Dans le cadre de l’Observatoire de l’information santé, Gérard Bardy, journaliste et écrivain, affirme que les nouveaux médias traitant de l’information santé, par des médecins ou des professionnels de santé, sont gages de qualité et de sérieux. Mais des dérives sont possibles notamment à travers les commentaires apportés par les lecteurs et qui ne sont pas toujours contrôlés. Les répercussions peuvent être dangereuses surtout auprès du jeune public.
Le traitement de l’information santé dans les médias grand public traditionnels est plutôt sérieux ; il n’y a pas de grosses dérives, contrairement aux informations diffusėes par les nouveaux médias. Sur Internet, l'information est en effet disséminée auprès de différents publics qui ne sont pas toujours préparés à l'appréhender. Nous sommes loin du sénior qui achète Pleine Vie pour avoir de l’information sur les séniors. Certaines personnes se rendent sur les sites Internet et trouvent toutes sortes d'informations à n’importe quel moment venant de n’importe quel émetteur. La dangerosité de ces nouveaux médias vient essentiellement des commentaires réalisés à partir d’informations sérieuses. Souvent, les lecteurs ont la possibilité de commenter ce qu’ils ont lu, de se l’approprier et de partager leur expérience personnelle. Les dérives se produisent à ce moment-là avec la publication de choses très graves. Nous avons aussi quelques émetteurs qui n’ont aucun respect de l’éthique et qui diffusent de l’information santé de façon irresponsable.
Un jeune public à préserver
Il faudrait que la Haute Autorité de Santé (HAS) dispose d’un mini-collège pour veiller, rappeler à l’ordre, voire fermer des sites s’ils deviennent dangereux, notamment ceux concernant le plus jeune public. Une personne adulte atteinte d’un cancer à qui est faite une « over promesse « est capable de relativiser, d’interroger son médecin, son cancérologue. Si des informations fausses sont données à des jeunes, les dégâts peuvent être catastrophiques. J’ai lu parfois des informations hallucinantes, comme à propos du sida, qui étaient vraiment une incitation à avoir des rapports sexuels non protégés. Ces informations lues par des jeunes ados de 12-14 ans sur leurs iPhones sont dangereuses. Comme dans tout, le multimédia offre le meilleur et le pire.
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