Un journalisme à deux vitesses
Le traitement de l’information santé par les médias est extrêmement variable. Il y a une information et un journalisme à deux vitesses : globalement, la presse spécialisée médicale est de qualité, relue ou réalisée en concertation avec les professionnels de santé ; En revanche, les informations diffusėes par les médias grand public sur des problèmes de santé publique, comme la vaccination par exemple, sont parfois mal documentées ou présentées hors de leur contexte, entraînant de grands dérapages et effrayant souvent à tort la population.
Orienter les patients vers des sources d'information fiables
Je suis favorable au fait que le citoyen puisse s’exprimer dans le domaine de la santé comme il peut s’exprimer dans tous les domaines. La position du médecin a totalement évolué, passant en une vingtaine d’années du médecin tout puissant qui donnait des ordres à des patients informés, c’est réel progrès. Maintenant, il faut aussi se méfier d’une information non triée qui peut être parfois délétère pour les patients. Trop d’information tue l’information. Parfois, des patients arrivent avec quantité d’idées reçues sur la maladie et les traitements alors que leur source d’information n’est pas bonne. Notre rôle est aussi de les orienter vers des sources d’information fiables et de reprendre avec eux ce qu’ils ont pu voir ou entendre.
Dans mon domaine, la neurologie, les patients sont assez respectueux de notre savoir et de notre connaissance. À partir du moment où l’on présente, de façon humble, nos certitudes ainsi que nos doutes, nous n'avons pas trop de problème à faire accepter nos propositions au patient. Encore faut-il qu'il s'agisse de propositions et non... d'ordres, c’est beaucoup plus productif !
Interview réalisée dans le cadre de la Journée mondiale de la sclérose en plaques (SEP), le mercredi 25 mai 2016.
En savoir plus, www.observatoiredelinfosante.com